A l'école des paléontologues
Reportage sur un chantier de fouilles pas comme les autres, où le paléontologue Jean Goedert fait partager sa passion des fossiles aux élèves de l’école primaire lyonnaise Montbrillant.
Jean Goedert est chercheur en paléontologie au Laboratoire de Géologie de Lyon Terre, Planètes, Environnement. Avec le Service de Diffusion des Savoirs (SDS) de l’Observatoire de Lyon, il a monté une action qui lui tenait à c?ur : faire découvrir la paléontologie aux enfants, non seulement en transmettant ses connaissances mais aussi en immergeant les enfants au c?ur d’un chantier de fouilles. Et c’est le hasard d’une rencontre qui va permettre de concrétiser ce projet. Un enseignant de l’école Montbrillant contacte l’Observatoire pour mettre en place une activité pédagogique dans son établissement. Le projet est lancé !
Après une longue récréation improvisée et un épisode de C’est pas sorcier, le car pointe enfin le bout de son nez. Une heure trente plus tard, il dépose tout le monde à proximité du site. Le groupe mené par Jean s’enfonce dans la forêt et dix minutes de marche plus tard, il atteint sa destination finale : une clairière insoup?onnée. Pas d’herbe, juste du sable. Il est 11h30, le soleil est déjà haut dans le ciel et il fait chaud. Les fouilles peuvent commencer.
Pendant plusieurs heures, enfants comme adultes tout aussi enthousiastes recherchent des fossiles. Jean guide les écoliers dans l'élaboration d'une démarche d’investigation scientifique. Ils commencent par un croquis de la zone avant de former des petits groupes et de délimiter des zones de recherche. Le travail se fait en équipe : manipulation des tamis à deux, observation à la loupe par un troisième, conservation des trésors trouvés dans des sachets annotés.
Jean est sollicité de toute part : "Dis Jean, ?a c’est un fossile ?", "Jean ! Viens on a trouvé quelque chose !". Et les premiers résultats ne se font pas attendre : petites dents de requins, dents de dorades et coraux fossilisés.
Plus d’une cinquantaine de fossiles, pas plus gros qu’une myrtille, ont été trouvés. Parmi eux, plusieurs spécimens sont rares. Mais ce n’est pas tout de les avoir déterrés, il faut maintenant les analyser...
Peu à peu, les écoliers reconstituent le fil de l’histoire: il fut un temps où la France était recouverte en partie par les eaux. Toute la classe se réunira pour dessiner ensemble, sur une fresque géante, Saint-Restitut il y a des millions d’années.
Clap de fin pour le projet paléontologie. Les enfants gardent précieusement en souvenir leurs dents de requin. Le temps de quelques semaines ils se seront glissés dans la peau de vrais paléontologues, adoptant leurs méthodes d’acquisition et d’analyse des fossiles. Plusieurs élèves disent vouloir être paléontologue plus tard : Jean leur a transmis sa passion !
Premier contact au sein de l'école
Le premier contact de Jean avec les élèves se fait à l’école. Accompagné des médiateurs scientifiques du SDS, il est accueilli par des enfants enthousiastes. Pendant deux heures, les élèves manipulent des fossiles, découvrent le processus extrêmement rare de la fossilisation. Ils surprennent les adultes par leurs connaissances en sciences de la Terre. "La fossilisation se fait-elle dans les plis synclinaux ?" demande ainsi une petite fille qui dévore des livres de science... Jean leur présente également la panoplie du paléontologue. Tout ceci permet de les préparer à sortir sur le terrain pour trouver des fossiles. Et pas de n’importe quelle manière : comme un vrai chercheur ! Mais l’excitation de la fouille ne doit pas l’emporter sur les précautions à prendre pour cette sortie. La destination est un endroit isolé, proche de Saint-Restitut, dans le sud de la France. Rendez-vous est donné dès la semaine suivante pour la sortie de terrain.Un chantier plus vrai que nature
Il est 8 heures à l’école Montbrillant. Le car pour Saint Restitut est en retard. Les enfants trépignent d’impatience, leurs parents aussi. Tout aussi intéressés que leurs enfants par la paléontologie, ces derniers sont venus en nombre : un adulte pour trois enfants. Jean a lui aussi amené des renforts : deux médiateurs et deux chercheurs vont encadrer la sortie.Après une longue récréation improvisée et un épisode de C’est pas sorcier, le car pointe enfin le bout de son nez. Une heure trente plus tard, il dépose tout le monde à proximité du site. Le groupe mené par Jean s’enfonce dans la forêt et dix minutes de marche plus tard, il atteint sa destination finale : une clairière insoup?onnée. Pas d’herbe, juste du sable. Il est 11h30, le soleil est déjà haut dans le ciel et il fait chaud. Les fouilles peuvent commencer.
Pendant plusieurs heures, enfants comme adultes tout aussi enthousiastes recherchent des fossiles. Jean guide les écoliers dans l'élaboration d'une démarche d’investigation scientifique. Ils commencent par un croquis de la zone avant de former des petits groupes et de délimiter des zones de recherche. Le travail se fait en équipe : manipulation des tamis à deux, observation à la loupe par un troisième, conservation des trésors trouvés dans des sachets annotés.
Jean est sollicité de toute part : "Dis Jean, ?a c’est un fossile ?", "Jean ! Viens on a trouvé quelque chose !". Et les premiers résultats ne se font pas attendre : petites dents de requins, dents de dorades et coraux fossilisés.
Plus d’une cinquantaine de fossiles, pas plus gros qu’une myrtille, ont été trouvés. Parmi eux, plusieurs spécimens sont rares. Mais ce n’est pas tout de les avoir déterrés, il faut maintenant les analyser...
Faire parler les fossiles
Retour à l’école Montbrillant une semaine plus tard. Les enfants examinent les fossiles rapportés à la loupe binoculaire : dents de requin, de raie, de dorade, de dauphin, coquillages, coraux, tortues et oursins. "Quelles informations nous livrent-ils sur eux-mêmes ?" demande Jean. Il amène les enfants à s'interroger sur le régime alimentaire des animaux, l’environnement dans lesquels ont vécu les espèces retrouvées.Peu à peu, les écoliers reconstituent le fil de l’histoire: il fut un temps où la France était recouverte en partie par les eaux. Toute la classe se réunira pour dessiner ensemble, sur une fresque géante, Saint-Restitut il y a des millions d’années.
Clap de fin pour le projet paléontologie. Les enfants gardent précieusement en souvenir leurs dents de requin. Le temps de quelques semaines ils se seront glissés dans la peau de vrais paléontologues, adoptant leurs méthodes d’acquisition et d’analyse des fossiles. Plusieurs élèves disent vouloir être paléontologue plus tard : Jean leur a transmis sa passion !
Joanne Chauveau, Service de Diffusion des Savoirs de Observatoire de Lyon
Publié le 30 novembre 2016 – Mis à jour le 7 décembre 2016